Les beaux Degas

Dominique Henne

 

Dans les coulisses quel brouhaha, chacun se prépare, ils le savent leur spectacle doit être parfait, sans la moindre faute, ils doivent se donner à fond. Le jury est là et les note.

 

5-4-3-2-1 allez-y…. Ils rentrent en scène sur une musique de poussière. Ils dansent la valse à mille temps. D’abord doucement et puis Jacques Brel chante de plus en plus vite. Et ils accélèrent, ils dévoilent leurs talents. La poussière siffle dans un vent qui accompagne la portée où les notes s’inscrivent à petits pas. Mon Dieu que c’est beau !

 

Si j’étais Degas, je figerais la scène sur la toile.

 

Les pinceaux dans les mains, une touche par ci, une touche par là il étale de la couleur. La toile s’habille. La poussière s’installe, les chevaux se découvrent petit à petit.

 

Stop, arrête ! Tu n’es pas Degas.

 

Il aurait pu le peindre. Seulement voilà, il est mort depuis un petit temps déjà. Reviens sur terre et arrête de rêver.

 

Moi j’aime bien rêver, cela me permet d’échapper au quotidien avec ses peurs et ses angoisses, face au Covid 19.

 

Attention ! Mets un masque et laves-toi bien les mains avant de me lire. Mais comme tu es là, déjà à la fin du texte, tu n’en as plus besoin.

 

 

Dominique Henne

Mai 2020

 

 

 

Pour ce texte, laconsigne de l'Atelier Théâtre action était : Une écriture inédite, au cœur du confinement, réaliste ou imaginaire incluant un animal et/ou une situation cocasse.